Comportement ecophysiologique des Fusarium sous contraintes environnementales

Garcia M, Mahmoud R, Bancal M, Bancal P, Bernillon S, Pinson-Gadais L, Richard-Forget F, Foulongne-Oriol M. (2025). Ecophysiological behavior of major Fusarium species in response to combinations of temperature and water activity constraints. Appl Environ Microbiol 0:e01832-24. https://doi.org/10.1128/aem.01832-24

Résumé : La fusariose de l'épi (FHB) est une maladie fongique dévastatrice affectant les céréales, causée par des espèces de Fusarium qui peuvent produire des mycotoxines nocives. Les espèces de Fusarium coexistent dans la même niche écologique pendant l'infection, leur dynamique de population et les profils de mycotoxines associés étant fortement influencés par l'environnement. Cette étude fournit une investigation complète des réponses écophysiologiques des principales espèces de Fusarium responsables de la fusariose sous différents facteurs abiotiques. Nous avons évalué la croissance et la production de mycotoxines de différents isolats de Fusarium avenaceum, Fusarium graminearum, Fusarium langsethiae, Fusarium poae et Fusarium tricinctum sous 24 combinaisons de température (θ = 15, 20, 25, 30°C) et de niveaux d'activité de l'eau (aw = 0,99, 0,98, 0,97, 0,96, 0,95, 0,94). Nos résultats indiquent que θ, aw et leur interaction ont un impact significatif sur le comportement des espèces. Grâce à des approches statistiques innovantes utilisant les données de croissance fongique issues des mesures de densité optique et de la quantification des mycotoxines, nous avons mis en évidence des différences interspécifiques et intraspécifiques significatives dans les réponses environnementales. 

La croissance et la production de mycotoxines de F. graminearum et F. avenaceum semblent favorisées par une température élevée (≥25°C) et une forte activité de l'eau (≥0,97), tandis que des niveaux d'aw plus faibles (≥0,95) sont également propices à F. poae et F. tricinctum. Un comportement spécifique et unique de F. langsethiae aux températures les plus basses (≤20°C) a été mis en évidence. La compréhension des exigences écophysiologiques des espèces de Fusarium est cruciale dans le contexte du changement climatique, qui devrait aggraver les épidémies. Cette étude apporte des connaissances précieuses pour améliorer la fiabilité et la robustesse des modèles de prédiction de la fusariose et anticiper le risque mycotoxine associé.